Début

Il faisait encore nuit. Il faisait froid. La pluie battait ses chevilles sous sa jupe en toile plissée. Sa nourrice, qui portait un grand parapluie noir, censé les protéger toutes les 2, la pressait tant qu’elle finit par glisser du trottoir et marcher dans l’eau du caniveau. Elle avait un peu peur, mais elle était courageuse. Son trousseau à la main, la nourrice pressa encore le pas « Avance, nous allons être en retard ! » La petite ne répondit pas et obéit. Elles marchèrent ainsi sur le trottoir humide, pendant un bon quart d’heure encore. À la fin, la demoiselle avait de l’eau plein les chaussures, le manteau ruisselant et les cheveux en bataille. La nourrice se baissa « Vous ne pouviez pas faire attention ! ». Elle frappa à l’aide du heurtoir. Un homme ouvrit. Elles entrèrent.

« Oh, je vois que mademoiselle n’a pas observé les règles essentielles de propreté. Enfin, peu importe, vous, au moins, vous êtes à l’heure. Je vous conduis à la chambre de mademoiselle pour qu’elle puisse se changer avant que cela ne commence.»
La nourrice ferma son parapluie noir, le secoua dehors et l’accrocha à son bras. Puis elle empoigna la main de la jeune fille et elles suivirent l’homme d’étages en étages. La fillette trouva cela interminable. « C’est haut, mais vous vous habituerez vite ». Dit alors l’homme.

Il les conduisit ainsi jusqu’à un couloir dont les murs aux tentures de vieux velours foncés empestaient le moisi et l’humidité. Au sol, la moquette assortie était plus qu’usée et, par endroit, on pouvait même voir le plancher qui se trouvait dessous.

Ils avancèrent ainsi jusqu’au milieu du couloir. Là, l’homme s’arrêta et désigna une porte. « C’est ici. » annonça-t-il sans plus de cérémonie. La nourrice ouvrit la porte.
À l’intérieur, un lit, une coiffeuse, une armoire, le tout assortis et tout aussi froids et défraîchit que le reste. La fillette nota tout de même une grande fenêtre dont les rideaux étaient malheureusement tirés.

« Venez, nous allons vous arranger » dit la nourrice. Elle sortit du trousseau une jupe plissée noire et un chemisier blanc. Elle sortit également une paire de bas blancs. « Pour les chaussures, vous garderez les mêmes, cela vous apprendra à traîner sur le chemin. Et vos cheveux, montrez-moi un peu ? » La nourrice sortit un peigne et arrangea les cheveux de la demoiselle en une queue-de-cheval fermée par un ruban de satin noir. « Voilà, vous êtes prête. Je vous souhaite bonne chance. Faites honneur à votre famille. Adieu » Puis elle sortit laissant la demoiselle seule dans cette chambre.

Par Holly Redstocking

Une jeune fille et sa nourrice sous la pluie

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